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Questions diverses

Je dors avec un gros oreiller sous la tête, parce-que je ne suis pas confortable avec un coussin plus plat : est-ce normal ?

Une personne qui n’aurait aucune tension, aucune rétraction musculaire, serait confortable sans oreiller. Les bébés, les jeunes enfants, n’ont pas d’oreiller. Mais les tensions musculaires nous éloignent peu à peu de la morphologie normale : en position debout, la tête est alors souvent trop en avant. En position couchée, on se trouve alors très inconfortable si la tête doit reposer sur le même plan que le reste du corps. Un gros oreiller devient alors l’accessoire indispensable au confort puisqu’il maintient la tête en avant. C’est très comparable au port de talons hauts qui maintiennent les talons surélevés.

L’idéal, au fil des séances, serait de constater que vous pouvez supporter un oreiller de plus en plus mince, puis pourquoi pas, plus d’oreillers du tout (sauf lorsque l’on dort sur le côté ; dans cette position, l’usage d’un oreiller est souhaitable).

Je ne suis bien qu’avec des chaussures à talons aiguilles, la chaussure plate me fait mal au dos. Pourquoi ?

Le fait de porter des talons haut depuis longtemps finit par raccourcir les mollets qui font partie de la plus grande chaîne musculaire du corps. Quand ensuite vous portez occasionnellement des chaussures plates, la longueur musculaire pour vous permettre de poser le talon au sol n’est plus disponible. Vous compensez donc ce manque de longueur en cambrant le bas du dos ou en modifiant involontairement votre posture en d’autres endroits.

Il se peut que cela entraîne des douleurs. Bien sûr, si vous remettez vos talons, vous vous sentez plus confortable, mais vous contribuez à fixer le raccourcissement.

L’idéal, au fil des séances, serait de constater que vous pouvez supporter des talons de plus en plus petits, puis des chaussures plates.

Je ne peux dormir qu’à plat ventre, pourquoi est-ce contre-indiqué ?

Lorsqu’on dort à plat ventre, les courbures vertébrales sont exagérées : la cambrure lombaire est augmentée, le dos rond aussi. La nuque est tordue pour que la joue repose sur le lit.

Il est dommage de prendre une telle position 7 ou 8 heures par nuit alors qu’on ne bénéficie que d’une séance par semaine.

Pourquoi n’est-ce pas nécessaire de bloquer en permanence son dos lorsque l’on se penche en avant même lorsqu’on ne soulève pas de charge ?

L’apprentissage des gestes qui économisent notre dos, les conseils de manutention sont très utiles. Plier les genoux pour soulever une lourde charge en se servant de la force des jambes est judicieux. Mais les travailleurs de force le font spontanément et les personnes qui souffrent du dos ne peuvent de toute façon pas s’y prendre autrement.

En revanche, il n’est pas souhaitable de voir quelqu’un qui n’a pas mal au dos prendre d’infinies précautions pour ramasser un stylo tombé par terre ou pour lacer ses chaussures. Car alors, le manque de mouvement devient aussi préjudiciable que l’excès de contraintes. Un dos en bonne santé est fait pour bouger et ne demande qu’à se faire oublier. Les mouvements qu’il doit effectuer se font naturellement et de la manière la plus rationnelle. Il ne viendrait à l’idée de personne d’enseigner comment il faut marcher. Mais avec des jambes déformées, la marche ne sera jamais aisée et toutes les leçons du monde n’y changeront rien.

Je ne sais pas respirer. Puis-je apprendre ?

De même qu’on n’apprend pas à faire battre son cœur, on n’apprend pas à respirer. Une mauvaise respiration n’est pas le fait d’un mauvais apprentissage. Qui a un jour appris à respirer !

Si notre respiration n’est pas idéale, c’est parce sa mécanique est perturbée à cause des contraintes musculaires appliquées à la colonne vertébrale et donc à la cage thoracique (les côtes se « branchent » sur la colonne).

Faire diminuer les contraintes musculaires améliore la forme de la cage thoracique et facilite, entre autres, le jeu des muscles respiratoires, en particulier le diaphragme.
Il est couramment observé qu’au fil des séances, la respiration de la vie courante s’améliore sans qu’on ait à y penser.

Pourquoi ne puis-je pas faire de la musculation pour redresser mon dos ?

Il est scientifiquement démontré que la station debout ne nécessite pas de force : des électrodes placées sur les muscles du dos d’une personne debout statique ne révèlent aucune activité musculaire. Ainsi, la mauvaise façon de se tenir n’est pas due à un manque de force. Au contraire, c’est l’excès de tension qui nous éloigne de la morphologie normale. Faire de la musculation sur un muscle déjà trop tendu revient à le crisper davantage.

Au contraire, ce qui serait souhaitable, ce serait de faire baisser les contraintes musculaires. Ce sont elles qui nous déforment. Le corps, libéré de ces contraintes anormales, se rapproche spontanément de la forme idéale. Il est construit comme cela et, si rien ne l’en empêche, il ne demande pas mieux que de se tenir normalement.

Pourquoi je ne dois pas dire à mon enfant qu’il doit faire des efforts pour se tenir droit ?

Les adolescents vous le diront : s’ils se tiennent comme cela, c’est qu’ils sont bien ! Se redresser leur est non seulement pénible, mais parfois douloureux. A cette période de leur vie, ils sont souvent très raides, soumis à des contraintes musculaires importantes. (Voir question précédente)

Une bonne partie de cette attitude, que l’on qualifie à tort « d’asthénique », disparaît spontanément à la fin de la poussée de croissance. Les déformations restantes ne disparaîtront qu’avec un traitement de reconstruction posturale bien conduit.

Pourquoi ne dois-je pas, dans la vie courante, faire l’effort de redresser mon dos et tirer mes épaules en arrière ?

Il faut avoir toujours présent à l’esprit que si l’on s’éloigne de la morphologie idéale, c’est sous l’effet de contraintes musculaires excessives. Avoir un dos rond et des épaules enroulées n’est pas la conséquence d’un manque de force. Ce sont au contraire des tensions trop importantes qui finissent par nous attirer la tête en avant et nous écraser la nuque. Faire l’effort de se redresser et de tirer ses épaules en arrière revient à rajouter une contraction, donc une tension musculaire supplémentaire. Bien sûr, lorsqu’on réalise cet effort on est plus droit ! Mais cette correction est temporaire : dès qu’on n’y pense plus (au bout de quelques secondes !), on s’effondre à nouveau. Elle est aussi très artificielle car la façon dont on se tient ne devrait pas dépendre de la volonté. En fait, nous n’avons aucun muscle qui permette de nous redresser. Lorsqu’on fait un effort pour se tenir plus droit, l’effet observé se fait au détriment de zones vertébrales qui se creusent et se déforment encore plus.

L’idéal, c’est de constater qu’au fil des séances de reconstruction posturale, on se tient mieux, sans que cela soit dû à un effort volontaire.