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Prise en charge kinésithérapique du patient lombalgique, les techniques de type Mézières

1. LA LOMBALGIE

La lombalgie commune reste une énigme à bien des égards. Son histoire naturelle, sa nosologie et son étiologie sont actuellement inconnues : son évolution habituelle est mal connue ; il n’existe aucune étude clinique systématique sur les modes d’installation des épiso-des douloureux ; les facteurs déclenchant des récidives, restent inconnus, ce qui rend ces der-nières absolument imprévisibles ; les lombalgies chroniques ne représentent qu’une proportion limitée (5 à 15%), mais elles sont un enjeu de santé publique de premier plan; les voies de pas-sage à la chronicité sont inconnues ; le seul élément diagnostic est la douleur, mais aucun des indices existants, n’a été validé à ce jour ; il n’y a pas d’accord sur la description, comme sur l’explication des symptômes de la lombalgie commune.

 

Au total :

Les pays industrialisés reconnaissent aux lombalgies communes un statut de « problème prioritaire de santé publique « , mais la communauté scientifique internationale admet que les causes anatomiques et physiopathologiques des rachialgies communes restent mal connues.

La lombalgie n’est donc qu’un symptôme ; une maladie aux multiples facettes, sans étiolo-gie connue, sans méthode-diagnostic validée, pour laquelle les investigations para-cliniques n’apportent aucune aide.

Les stratégies thérapeutiques revêtent un caractère erratique qui rend toute validation scien-tifique improbable : comment élaborer une thérapie pour maladie dont on ne connaît ni la na-ture, ni la cause ? C’est ainsi que le kinésithérapeute hésite entre des traitements hétéroclites et contradictoires, si bien qu’à ce jour, aucune technique ne peut se targuer de résultats significa-tivement favorables (validés). Il en est de même pour les « techniques Mézières ».

 

2. LES TECHNIQUES DITES « mezieres « 

Elles sont issues des travaux d’une kinésithérapeute française Françoise MEZIERES. Mais, que ces écoles le souhaitent ou non, elles sont amalgamées, dans une sorte de tronc commun, « les techniques Mézières ».

L’évolution de ces techniques est à ce point divergente que l’observateur extérieur a bien souvent du mal à en déceler la source : de la définition d’une chaîne musculaire au principe thérapeutique, en passant par les modalités d’application, tout est différent d’une technique à l’autre.

Ces techniques ne sont donc pas comparables et leur amalgame est préjudiciable. C’est abusivement que certaines d’entre-elles continuent à se réclamer du nom d’une femme qui ne l’aurait pas souhaité.

Pour l’ensemble de ces techniques, nous n’avons pu retrouver aucune publication faisant état de résultats validés.

 

Il convient de distinguer un cas particulier : la reconstruction posturale.

 

Issue, elle aussi, des travaux de Françoise MEZIERES, elle se distingue par :

  • un enseignement universitaire.
  • une conception neuro-musculaire (versus plastique ) de son hypothèse pathogénique et de son outil thérapeutique : le reconstructeur recherche la normalisation du tonus des muscles concaténés.
  • la recherche des « compensations » (réponses évoquées) comme argument de validation.
  • un bilan de début de traitement rigoureux.
  • un début de traitement précoce, du fait de la systématisation du travail à distance de l’objectif thérapeutique.
  • un début de validation des résultats.