A de nombreuses reprises, dans notre pratique quotidienne, nous avons eu l’occasion d’observer qu’une contraction inductrice à distance, dans le bloc inférieur, ayant pour cible le bloc supérieur, se traduisait, entre autres choses, également par une réponse évoquée localisée sur la région temporo-mandibulaire, sous forme de déviations, dans le plan frontal ou sagittal, de la mâchoire, ou/et augmentait les fréquences de la déglutition ou la rendait malaisée.
En présence de tels dysmorphismes, nous avons systématiquement posé la question au patient de savoir s’il avait subi, dans le cours de sa vie, des corrections orthodontiques, d’autres types de travaux dentaires, ou s’il avait souffert ou s’il souffrait de douleurs, craquement, subluxations des A.T.M., restriction de l’ouverture buccale, bruxisme, trouble de l’occulsion ou quelque autre problème de la région manducatrice. Dans la plupart des cas, la réponse était affirmative.
La région cervico-thoracique est soumise à des contraintes importantes par l’existence, à cet endroit, d’une chaîne antérieure et postérieure, antagonistes, et dont l’hypertonie va soumettre les structures sous-jacentes à des contraintes considérables. Nous mentionnerons ici, pour mémoire, l’insertion sur l’os hyoïde de l’homo-hyoïdien qui appartient à la chaîne postérieure, et qui est abaisseur de l’os hyoïde qu’il attire en même temps en arrière et en dehors.
Tous ces éléments nous ont amenés à traiter en reconstruction posturale des patients ayant consulté en médecine dentaire pour des dysfonctions cranio-mandibulaires. Nous voulions observer si, chez ces patients, la correction des dysmorphismes corporels pouvaient avoir une influence sur les troubles cranio-mandibulaires (ATM, occlusion, mastication-déglutition- position de la langue, phonation).
Nous avons traité quatre personnes, toutes de sexe féminin, ayant consulté un spécialiste en odontologie pour des problèmes maxillo-faciaux. Ces patientes n’avaient subi aucun traumatisme récent de la face, ne souffraient pas de maladie ayant un incidence directe sur le muscle comme par exemple une myopathie, une neuropathie centrale ou périphérique, une hyperparathyroïdie, etc. Elles ne souffraient pas non plus de troubles psychiatriques.
Nous avons demandé aux spécialistes d’effectuer, selon leurs propres critères, un bilan de début de traitement qu’ils réitèreraient en fin de traitement de reconstruction posturale.
Pour 3 d’entre elles, les personnes traitées en reconstruction posturale présentaient, au moment où nous les avons reçues, des troubles associés de l’appareil locomoteur, plus ou moins invalidants et dont nous avons tenu compte dans les buts du traitement.