Mémoires
TENDINOPATHIE D’ACHILLE CHRONIQUE : AMELIORATIONS OBSERVEES SUR UN PATIENT APRES TRAITEMENT DE RECONSTRUCTION POSTURALE
RÉSUMÉ
Contexte : L’étiologie de la tendinopathie d’Achille reste méconnue. De récentes publications proposent une hypothèse d’origine centrale. Dans le paradigme neurogène original de la reconstruction posturale, la tendinopathie, à l’instar d’autres inflammations ou dégénérescences cryptogéniques de l’appareil locomoteur, pourrait être favorisée par des désordres du tonus musculaire, d’origine centrale.
Cas traité : M.G. souffre de tendinopathie d’Achille chronique. Il présente un score algofonctionnel Victorian Institute of Sports Assessment-Achilles (VISA-A) de 66/100, un score fonctionnel Foot and Ankle Ability Measurement (FAAM) de 75/84, et un FAAM-Sport de 21/32. L’intensité des douleurs habituelles est cotée à 42/100 sur l’échelle visuelle analogique et à 44/100 pour les douleurs maximales. Il souffre également de gonalgies. Il a dû interrompre les activités physiques impliquant la course et les impacts.
Critères d’évaluation des effets du traitement : le VISA-A et la cotation sur l’échelle visuelle analogique des douleurs habituelles et maximales du tendon d’Achille et du genou sont les critères d’évaluation principaux. Le FAAM et le FAAM-Sports sont les critères secondaires. Le patient est évalué à l’issue du traitement, puis 6 mois après la fin du traitement.
Intervention : 21 séances de reconstruction posturale ont été effectuées : 15 à un rythme hebdomadaire puis 6 à un rythme bimensuel. Résultats : Le VISA-A final est de 81/100, le FAAM de 83/84 et le FAAM-Sports de 29/32. La douleur habituelle du tendon d’Achille est de 5/100 et la maximale de 9/100. Le patient a repris la course à pieds et le badminton. Les résultats ont continué de s’améliorer à 6 mois.
Discussion : La reconstruction posturale semble avoir eu un effet bénéfique sur ce cas de tendinopathie d’Achille chronique, alors que les traitements recommandés avaient échoué. Si l’efficacité de cette approche était vérifiée sur une série de cas puis dans un essai contrôlé randomisé, elle pourrait constituer une alternative dans le traitement de la TA chronique et son hypothèse pathogénique mériterait d’être étudiée.
Mots clés : chaînes musculaires ; kinésithérapie ; tendinite ; tonus
SPONDYLARTHRITE ANKYLOSANTE : Amélioration observées sur un patient traité par la méthode de reconstruction posturale
Ce mémoire expose les effets d’une kinésithérapie par reconstruction posturale, sur un patient âgé de 49 ans atteint d’une spondylarthrite ankylosante depuis 8 ans.
Cette pathologie inflammatoire chronique, à forte tendance ossifiante et ankylosante, a des répercussions fonctionnelles importantes. Selon l’hypothèse pathogénique générale de la reconstruction posturale, une des composantes des algies serait des troubles du tonus musculaire provoqués par des dysfonctionnements des centres cérébraux régulateurs du tonus. Le principe thérapeutique est la normalisation du tonus, l’outil thérapeutique est l’induction normalisatrice.
Le patient serait à un stade d’ossification et d’ankylose relativement avancé. Les effets du traitement sont mesurés à l’aide des paramètres suivants : l’intensité des algies avec l’échelle visuelle analogique, le niveau d’activité de la maladie avec l’indice bath ankylosing spondylithis disease activity index, le retentissement fonctionnel avec l’indice bath ankylosing spondylithis functional index, la mobilité articulaire avec l’indice bath ankylosing spondylithis metrology index et une évaluation qualitative de la posture à l’aide de photographies reproductibles.
À l’issue d’une phase thérapeutique de 27 séances en 7 mois, les résultats observés sont encourageants : le patient n’allègue plus de douleurs. Les scores des trois indices ont diminué : indice BASDAI de 8/10 à 1,5/10, indice BASFI de 4/10 à 1,5/10 et indice BASMI de 6/10 à 5/10. L’ankylose rachidienne est probablement à l’origine de la diminution plus faible du dernier indice et d’une posture du patient qui ne s’est pas modifiée.
Cette observation clinique plaide en faveur d’un effet favorable chez ce patient de l’implémentation de l’outil thérapeutique spécifique à la reconstruction posturale.
LOMBALGIE CHRONIQUE : AMELIORATIONS OBSERVEES SUR UN JEUNE ADULTE TRAITE PAR LA METHODE DE RECONSTRUCTION POSTURALE
M.B., âgé de 30 ans, souffre de lombalgies chroniques depuis 12 mois. Les douleurs sont quotidiennes et affectent sa vie professionnelle (douleurs lors de la station assise prolongée) et sa vie personnelle (douleurs associées à la pratique de la course à pied). Dans un contexte d’échec des thérapies conventionnelles, une alternative kinésithérapique par reconstruction posturale est sélectionnée. Dans ce paradigme, des désordres du tonus d’origine centrale sont incriminés comme agent algogène. Le principe thérapeutique qui découle de cette hypothèse pathogénique est de tenter de normaliser le tonus pour obtenir la sédation des algies.
Après des rappels sur la pathologie et les orientations thérapeutiques conventionnelles, ce mémoire expose les différentes modalités de cette prise en charge.
Le critère principal d’évaluation de l’efficacité du traitement est l’intensité de la douleur (échelle visuelle analogique). Les critères secondaires sont l’évaluation de l’impact psychosocial de la douleur (qualité de vie, fonction et retentissement psychologique) et les évaluations spécifiques de la reconstruction posturale (déficit de passivité des muscles psoas et morphologie).
Après 10 séances (une par semaine), réparties sur 3 mois, le patient n’allègue plus de douleurs, les répercussions fonctionnelles objectivées ont diminué, le déficit de passivité des muscles psoas a diminué et la morphologie des membres inférieurs a été améliorée. Ces résultats sont restés stables 6 mois après l’arrêt du traitement.
Améliorations par la méthode de reconstruction posturale de douleurs thoraciques idiopathiques chez un patient présentant un pectus excavatum : étude d'un cas
Ce mémoire expose la prise en charge d’un patient de 32 ans souffrant d’algies thoraciques antérieures idiopathiques et présentant un pectus excavatum. Les algies alléguées sont invalidantes depuis 4 mois. Les examens complémentaires excluent un trouble organique.
La reconstruction posturale postule qu’une hyperexcitabilité du diaphragme liée à des désordres du tonus pourrait être un agent pathogène endogène commun à la déformation du PE et aux algies. Dans ce contexte, les douleurs thoraciques antérieures pourraient être liées à un état liminal de subcrampe permanente du diaphragme.
Un traitement par la méthode de reconstruction posturale a été réalisé (25 séances). Les résultats sont évalués à trois niveaux :
Les algies : l’aspect quantitatif est mesuré avec l’échelle visuelle analogique. Un questionnaire permet une évaluation des douleurs sur le plan qualitatif (questionnaire de St Antoine).
La morphologie : L’analyse de coupes scannographiques endothoraciques permet le calcul des index de référence. Ce travail propose une analyse morphologique originale non invasive du pectus excavatum en traçant l’angle du pectus excavatum (APE=aspect quantitatif) et le détourage du contour antérieur du tronc (aspect qualitatif) sur des clichés photographiques. L’APE est mesuré à la rencontre de deux lignes : la ligne supérieure s’étend de l’extrémité thoracique du bord supérieur de la déformation à l’apex de la concavité ; la ligne inférieure s’étend de l’apex de la concavité à l’extrémité thoracique du bord inférieur de la déformation.
La capacité fonctionnelle : elle est évaluée par un questionnaire (QIF : questionnaire d’incapacité fonctionnelle).
Les résultats montrent une sédation totale des algies, un impact positif sur la morphologie en générale (l’angle du pectus excavatum est amélioré de 27° sur le profil D et 9° sur le profil G), et une restauration fonctionnelle complète à la fin du traitement.
LOMBALGIE CHRONIQUE : AMÉLIORATIONS OBSERVÉES SUR 3 PATIENTES TRAITÉES PAR LA MÉTHODE DE reconstruction posturale
Ce mémoire expose la prise en charge par la méthode de reconstruction posturale de 3 patientes de 27, 45 et 64 ans présentant une lombalgie chronique.
Les algies lombales, selon l’hypothèse pathogénique de la reconstruction posturale, pourraient s’originer dans des désordres du tonus provoqués par un dysfonctionnement des centres cérébraux responsables de leur régulation. Le principe thérapeutique est donc la normalisation du tonus. L’outil thérapeutique propre à la reconstruction posturale est l’induction normalisatrice.
Trois patientes se plaignant de lombalgies chroniques ont été traitées par cet outil thérapeutique. Parmi l’ensemble des techniques sélectionnées, les quatre manoeuvres suivantes ont été appliquées chez les trois patientes : abduction en rotation médiale d’un membre supérieur puis de l’autre, asseoiement thérapeutique, extension résistée des orteils d’un membre inférieur puis de l’autre, rétropulsion céphalique en position assise. Le même nombre de séances (une séance par semaine pendant 11 semaines) a été réalisé.
Le critère d’évaluation principal des effets du traitement est l’intensité des douleurs, dont l’évolution au cours des séances a été mesurée à l’aide de l’échelle visuelle analogique. Des critères d’évaluation secondaire sont retenus, la fonction par l’échelle d’incapacité fonctionnelle pour l’évaluation des lombalgies (EIFEL), l’endurance musculaire des fléchisseurs et des extenseurs du tronc par les tests de Shirado et de Biering-Sorensen, l’évaluation qualitative des déformations acquises permanentes de l’appareil locomoteur par des photographies reproductibles, et l’évaluation qualitative du déficit de passivité des fléchisseurs de hanche par un test spécifique à la reconstruction posturale.
Les évaluations finales comparatives montrent une amélioration tangible de tous les paramètres mesurés.
Ces résultats sur trois cas après implémentation de l’induction normalisatrice incitent à envisager des essais cliniques prospectifs sur des échantillons plus importants, mais aussi à comparer les effets à des groupes témoins.
Impact d’un traitement physiothérapie par reconstruction posturale sur 7 patients présentant un syndrome du canal carpien sévère sans signes d’amyotrophie
L’impact d’une physiothérapie par reconstruction posturale est évalué sur sept patients (dix mains) présentant un syndrome du canal carpien avec une symptomatologie persistante ou sévère sans signe d’amyotrophie. L’atteinte est unilatérale pour quatre patients et bilatérale pour trois. Une indication opératoire a été posée pour tous les patients. Les patients inclus dans cette étude répondent à des critères d’éligibilité prédéfinis.
Le chirurgien pose le diagnostic (en s’appuyant sur les résultats d’un examen d’électromyographie) et l’indication opératoire, puis réalise des tests spécifiques de provocation. Il propose aux patients éligibles un traitement conservateur par reconstruction posturale et diffère l’intervention de six semaines. Le kinésithérapeute réalise une évaluation clinique portant sur les manifestations neurologiques, le nombre de réveils nocturnes, le retentissement fonctionnel et une mesure de la force.
Chaque patient bénéficie de cinq séances à raison d’une séance par semaine. A chaque séance, trois inductions statiques de la main sont implémentées pour chaque patient.
Le chirurgien réévalue à l’aveugle les patients la semaine qui suit la fin de l’intervention conservatrice et décide de la pertinence, à ce stade, de l’indication opératoire.
Six mois après la fin de l’intervention par reconstruction posturale, le kinésithérapeute et le chirurgien réalisent une seconde évaluation clinique et un nouvel examen d’électromyographie lorsque l’amélioration persiste. A l’issue des cinq séances, huit mains sur les dix sont améliorées.
À six mois, cinq mains ne sont pas opérées. Sur ces cinq mains, deux ne sont plus étiquetées comme souffrant d’un syndrome du canal carpien.
Prise en charge par la méthode de reconstruction posturale d'une patiente atteinte d'un syndrome fémoro-patellaire
Mme B., âgée de 23 ans, souffre depuis 15 mois d’un syndrome fémoro-patellaire bilatéral, à prédominance droite. Les douleurs sont quotidiennes et l’empêchent de pratiquer ses activités de montagne sportives et professionnelles. Sur le plan morphologique, Mme B. présente un genu varum et genu recurvatum bilatéral.
La prise en charge en reconstruction posturale est justifiée d’une part, par l’échec de la kinésithérapie conventionnelle et d’autre part, l’expérience pratique et la littérature grise montrent qu’un tel traitement pour des patients souffrant de cette pathologie, s’avère souvent efficace.
Après la présentation des caractéristiques et du traitement habituel de cette pathologie, ce mémoire expose le traitement kinésithérapique de reconstruction posturale mis en place pour soulager cette patiente. L’outil thérapeutique propre à cette méthode est l’induction normalisatrice, son principe thérapeutique est la normalisation du tonus.
Les critères principaux d’évaluation de l’efficacité du traitement sont la douleur (par échelle visuelle analogique), la fonction (par l’indice de Lequesne) et la morphologie (sur clichés photographiques).
Après dix séances de travail réparties sur trois mois, les douleurs et la gêne fonctionnelle ont diminué. La morphologie des membres inférieurs a été améliorée.
Mots clés
Recurvatum ; Induction normalisatrice ; Genu varum ; Gonalgie
Partie 1 - Début de traitement de traitement de scoliose idiopathique en période évolutive par reconstruction posturale sur une enfant de huit ans
Lorsque Justine a huit ans, l’orthopédiste qui la suit pour des problèmes de pieds plats, diagnostique une scoliose idiopathique dont l’évolution est très rapide. Les médecins proposent à Justine de porter un corset avec mentonnière afin d’enrayer la progression de la déformation. Les parents cherchent alors une alternative à cette solution qui leur semble bien dure pour une petite fille de cet âge.
C’est ainsi qu’ils entendent parler de la reconstruction posturale. Ils entrent d’abord en contact avec M. N. à Strasbourg qui nous confie ensuite le traitement de cette enfant. Après une période d’adaptation, nous pouvons intensifier les séances. Justine continue à être traitée trimestriellement par M. N. à Strasbourg. Elle est également suivie par un médecin orthopédiste de la ville où elle réside. Nous décrivons le traitement de Justine, de sa prise en charge en septembre 1994 à janvier 1996, date de la dernière radiographie de contrôle.
Partie 2 - Début de traitement de traitement de scoliose idiopathique en période évolutive par reconstruction posturale sur une enfant de huit ans
Lorsque Justine a huit ans, l’orthopédiste qui la suit pour des problèmes de pieds plats, diagnostique une scoliose idiopathique dont l’évolution est très rapide. Les médecins proposent à Justine de porter un corset avec mentonnière afin d’enrayer la progression de la déformation. Les parents cherchent alors une alternative à cette solution qui leur semble bien dure pour une petite fille de cet âge.
C’est ainsi qu’ils entendent parler de la reconstruction posturale. Ils entrent d’abord en contact avec M. N. à Strasbourg qui nous confie ensuite le traitement de cette enfant. Après une période d’adaptation, nous pouvons intensifier les séances. Justine continue à être traitée trimestriellement par M. N. à Strasbourg. Elle est également suivie par un médecin orthopédiste de la ville où elle réside. Nous décrivons le traitement de Justine, de sa prise en charge en septembre 1994 à janvier 1996, date de la dernière radiographie de contrôle.
Traitement d'un cas de pelvispondylite rhumatismale par la reconstruction posturale. ULP, Strasbourg, N°6
Ce travail étudie un cas particulier de pelvispondylite rhumatismale, traité par la technique kinésithérapique de reconstruction posturale.
L’étude met en relief l’évolution du traitement kinésithérapique, classique au départ, et qui est devenu reconstructeur par la suite.
Cette pathologie inflammatoire chronique, à forte tendance ossifiante, est ankylosante et invalidante dans la fonction quotidienne.
L’approche que permet la reconstruction posturale est différente, de par la relation privilégiée qu’elle autorise et favorise, de par l’engagement qu’elle nécessite de la part du patient et du thérapeute.
La période étudiée est de trois ans (1993 à 1996). Les résultats sont encourageants sur le plan fonctionnel avec sédation des algies. Le traitement se poursuivra bien au-delà de la période étudiée.
Mots clés : Pelvispondylite rhumatismale ; kinésithérapie classique ; Françoise Mézières ; Lois ; chaînes musculaires ; blocs fonctionnels ; bilan morphologique ; manœuvres ; clés ; postures ; normalisation du tonus.